Quelques documents importants relatifs aux facettes du génocide rwandais.


Compte-rendu d'une affaire de trahison

Un Rwandais a négocié les fonds de destruction de la centrale électrique de Ntaruka /Rwanda et a publié ses exploits ignobles après le divorce de son Club FPR.

Je n'ai pas le droit de garder ce document pour moi alors que je sais qu'en le publiant l'opinion pourra - j'espère - découvrir la vraie face du FPR. Or quiconque a compris le jeu du FPR, aura des difficultés à croire en ses déclarations.

Je profite de cette occasion pour mettre, industriels et hommes d'affaires étrangers (européens en particulier) amis du Rwanda, en garde face aux manipulations du FPR et en particulier ceux-là auxquels il a promis et continue à promettre des miracles, une fois conquis le pouvoir au Rwanda.

A ceux-là je fais remarquer qu'il est à la fois naïf, illusoire et irréaliste de leur part, de croire que cette BANDE D'ASSASSINS s'emparera un jour du pouvoir au Rwanda ! Il est un fait que le FPR ne peut et ne pourra jamais gagner une guerre qu'il mène contre plus de sept millions de rwandais décidés à le combattre. Soyez donc prudents, car ce que vous faites est dangereux. Votre soutien financier vous rend en partie responsables du massacre dont est victime le peuple rwandais. Ces terroristes, que j'appelle INYENZI RAJEUNIS, ne tiendront pas leurs promesses pour la simple raison qu'ils n'arriveront jamais au pouvoir !

Afin d'illustrer mes propos voici un exemple révélateur. Ceci s'avère nécessaire car je constate que suite aux démarches du Front, notre pays risque de devenir un deuxième Libéria en Afrique !

Je sais, que l'industriel-entrepreneur de nationalité suisse, dont je vais citer le nom, prétend être l'ami du Rwanda et ami du peuple rwandais. Cet homme dont j'ai eu le privilège de faire la connaissance, déclare ne rien vouloir d'autre que la fin de la guerre actuelle qui ensanglante le Rwanda. Mais la façon, dont il souhaite que la guerre prenne fin au Rwanda m'intrigue. Je ne crois pas qu'il puisse chercher la paix pour un peuple en armant ou en facilitant l'armement d'un mouvement terroriste comme le FPR. Je sais que ce que je vais révéler est extrêmement dangereux pour moi, mais j'en assume la responsabilité, pourvu que cela contribue à la fin de la guerre actuelle contre le Rwanda.

Le protocole suivant se passe de tout commentaire, car les faits parlent d'eux-mêmes. Il s'agit ici de ma mission pour le compte du FPR effectuée à Sion (Suisse) où je devais discuter avec un entrepreneur suisse, réalisateur de beaucoup de projets aussi bien au Rwanda qu'en Uganda. Ce cas illustre clairement de quelle façon le FPR engage déjà notre pays à l'étranger et comment il procède souvent pour obtenir le financement de ses activités diaboliques.

Compte rendu de la rencontre entre Jean Barahinyura et Jean VALTERIO à Sion (SUISSE) le 12 janvier 1991

Etaient présents :
(J.N) Juvénal NDUWIMFURA (intermédiaire)
(G.R) Georges RUTAGENGWA (secrétaire)
(J.V) Jean VALTERIO (interlocuteur)
(J.B) Jean BARAHINYURA (Représentant du FPR)

Après la présentation d'usage, M. Juvénal NDUWIMFURA a souligné que le but de cette rencontre était d'aider le Rwanda à retrouver sa stabilité politique et économique, de recouvrer un climat de confiance.

J. B. Je suis touché par le désir de M. Jean VALTERIO de me rencontrer et remercie mon ami Juvénal NDUWIMFURA d'avoir rendu cette rencontre possible. Je souhaite que celle-ci soit une bonne tentative de mener le Rwanda vers la paix à laquelle le peuple rwandais aspire depuis le début de la guerre.
J. V. L'élan de sympathie du FPR du début est aujourd'hui retombé. Les gens ont peur, car en dehors de la force médiatique du Front, il n'y a rien d'autre et l'effort consenti ne se concrétisera peut-être pas. Il faut instaurer le dialogue dans les plus brefs délais car la situation se détériore très rapidement. Bien sûr la situation socio-économique se serait détériorée même sans l'attaque, mais aujourd'hui l'on craint une libéralisation du Rwanda ! Il est évident que le bouc émissaire sera le FPR !
Au Rwanda, le comportement des rwandais change du jour au lendemain. Il y a au Rwanda des extrémistes et des modérés. Mais j'ai pu remarquer, que dans l'espace de deux mois et demi seulement, certains modérés sont devenus extrémistes. Moi en tout cas je souhaiterais que les négociations entre le gouvernement rwandais et le FPR commencées à Goma, interrompues mais non rompues reprennent, mais cette fois-ci d'une manière plus explicite.
Le président HABYARIMANA est à mon avis jusqu'à présent incontournable, car :
 
     - il est crédible à l'intérieur du pays, et je suis convaincu que si les élections avaient lieu aujourd'hui, il les gagnerait sans aucun doute.
     - Il l'est aux yeux des bailleurs de fonds, il est disposé par ailleurs, à laisser les rwandais négocier avec le FPR d'abord officieusement, ensuite officiellement. Malheureusement les rencontres ont été jusqu'aujourd'hui très peu discrètes.
J. B. Il est faux, Monsieur Valterio, de dire que HABYARIMANA pourrait gagner les élections si celles-ci avaient lieu aujourd'hui. Ce qui est certain, c'est que le FPR les perdrait dans les conditions actuelles. Je considère plutôt qu'une coalition entre le FPR et l'UPR pourrait être dans l'avenir une bonne carte à jouer pour gagner les élections.
J. V. Je pense quant à moi que le machiavélisme du président ne doit pas empêcher les négociations, car s'il était assassiné et les extrémistes portés au pouvoir, ce serait dramatique pour le pays. Les modérés quant à eux, manifestent une volonté de négocier avec le FPR.
J. B. Le FPR voudrait une preuve écrite de cette volonté, preuve que ces négociations secrètes deviendront ultérieurement officielles, une preuve que cette demande est sérieuse, notre expérience ne nous autorise pas à le croire.
J. V. Je soutiens la volonté du FPR de participer à ces négociations et je crois que les préalables, même, si à mon avis la première rencontre ne sera certainement pas fructueuse, il ne faudra pas se décourager. Car dans ces négociations, les premières rencontres consistent toujours à se positionner par rapport à la partie adverse. Je présume que les conditions du début se sont aujourd'hui adoucies et que le préalable de cessez-le-feu est passé dans les pertes et profits. Croyez-vous, M. Barahinyura que l'on pourrait proposer des noms des négociateurs modérés d'un côté comme de l'autre ?
J. B. Il es hors de question d'imposer qui que ce soit ; modérés ou pas, le FPR négociera avec celui qui sera envoyé à condition que celui-ci soit légitimé par le président.
J. V. Je pense dans tout ça à André KATABARWA comme négociateur : il est modéré, compétent et discret ! Je vous fais ensuite remarquer qu'il faudrait agir le plus rapidement possible, car sinon le président risque d'être éliminé !
J. B. Ne serait-il pas plus intéressant dans ces conditions de négocier avec les extrémistes car ce sont eux qui ont le pouvoir ?
J. V. Non ! Je ne pense pas qu'il serait dans l'intérêt du Rwanda de laisser les extrémistes prendre le pouvoir.
J. B. HABYARIMANA peut changer la situation par exemple en reconnaissant le FPR.
J. V. Je crois que cette requête passerait. En avez-vous peut-être une autre à formuler ?
J. B. Pour le FPR, sa reconnaissance officielle comme opposition armée ouvrirait la voie à une foulée de possibilités dont :
    - le cessez-le-feu
    - la libération des prisonniers politiques
    - l'élaboration d'un calendrier d'élections présidentielles et législatives et bien entendu le retour des réfugiés etc.
J. V. HABYARIMANA fait ce qu'il peut mais il peut peu de choses. Il a par exemple supprimé la mention ethnique sur les cartes d'identités, mais aussi il ne faut pas oublier qu'il est prisonnier du clan de sa femme sans assentiment de laquelle aucun négociateur ne peut venir, sauf en prenant des risques énormes. Toutes ces requêtes sont à mon avis réalisables à condition que les modérés de part et d'autre essayent de mener les négociations, en excluant les opportunistes.
J. B. Mais quel est le but de ces négociations puisqu'il ne peut quand même pas y avoir des négociations sans qu'il y ait un but concret à viser ?
J. V. Le but est d'empêcher les extrémistes de prendre le pouvoir (les extrémistes de tout bord).
J. B. Et bien dans ce cas le FPR serait prêt à négocier.
J. V. Je pense en tout cas que les négociations seront difficiles, raison pour laquelle il faudra au préalable préciser : Qui va négocier, quoi négocier et le timing. En parallèle, la guerre continuera tant militaire que médiatique.
J. B. Mais dans tout cela quelle est la position de l'armée rwandaise ?
J. V. L'armée est très mécontente, peu motivée et très divisée.
J. B. Ici je crois que vous avez raison M. Valterio. L'armée est très divisée. Les ressortissants de Ruhengeri et du Bugoyi sont marginalisés depuis le procès de LIZINDE et la fuite de KANYARENGWE. Le Colonel Aloys NSEKALIJE, pourtant cousin de KANZIGA (épouse du président) a été récemment limogé pour des raisons personnelles et économiques.
J. V. L'armée rwandaise peut changer en devenant également extrémiste ou en s'opposant au président, mais c'est une armée vraiment pitoyable !
J. B. Croyez-vous donc qu'une victoire militaire pour le FPR est possible ?
J. V. Je pense que pour que l'armée du FPR remporte cette guerre contre le Rwanda, il lui faudrait un appui extérieur. Dans ce conflit : l'Afrique du Sud soutient le gouvernement rwandais, l'Uganda n'a pas assez de moyens pour soutenir l'armée du FPR, le Zaïre est incertain, il est peut-être entrain de changer. Le soutien donc ne peut venir que de l'Uganda ; même si l'Uganda n'a pas assez de moyens, il peut néanmoins les négocier.
Exemple:    Si SALIM SALEH me trouve et me le demande, je peux le faire, mais il faut faire très rapidement, car à présent le Rwandais moyen ne sait même pas que l'armée du FPR occupe le Nord-Est du Rwanda et beaucoup ne comprennent pas la position actuelle du FPR.
 
Si HABYARIMANA négocie avec le FPR, il y aura ouverture des vannes des aides administrées à dose homéopathique pour le moment. Si les extrémistes prennent le pouvoir, les vannes resteront fermées, d'où strangulation de l'économie et sa cohorte de conséquences néfastes. En guise de conclusion à ce chapitre, je m'engage à obtenir de HABYARIMANA :
       . la preuve écrite de sa volonté de négocier avec le FPR officieusement d'abord et officiellement ensuite. Cette preuve, serait consignée chez un notaire après avoir été lue par le FPR, elle pourrait être rendue publique à une date convenue.
       . la reconnaissance du FPR et négociation du cessez-le-feu avec lui, pour aboutir à l'intégration des combattants de l'armée du FPR dans l'armée nationale, la libération des prisonniers politiques, la négociation d'un calendrier des élections.
       . la légitimation des négociateurs de HABYARIMANA.
 
Ma modeste contribution à l'instauration de la paix au Rwanda : je m'engage à payer les frais de voyage et d'hôtel des négociateurs du FPR chaque fois qu'ils viendront négocier.

Deux autres points ont été discutés au cours de cette soirée, notamment le " financement du FPR " et le " sabotage de la centrale électrique de Ntaruka ".

Comme suit, M. VALTERIO veut passer pour financer le FPR :

Par le biais de l'UEB (Uganda Electricity Board). Offres en date du 21 janvier pour réhabilitation des sous stations.
Financement : Banque Mondiale
Bureau d'études : LAMEYER (entreprise allemande)
Afin que M. VALTERIO puisse aider financièrement le FPR, la condition sine qua non est que lui soit confié la réalisation des travaux.

Dans son offre, (il croit, malgré la concurrence des autres entrepreneurs, que la réalisation des travaux lui sera confiée suite à des relations privilégiées voire amicales entre lui et M. RUTTA, PDG de l'UEB d'une part et les relations amicales entre lui et SALIM SALEH) il prévoit un montant de 5 ou 10% qui seraient libérés à SALIM SALEH (frère de MUSEVENI) qui à son tour donnera un crédit au FPR. Le FPR remboursera ce crédit par la même procédure sur le projet d'adduction d'eau Kigali dont le financement sera supporté par la BAD, Caisse Centrale de la Coopération Economique et d'autres bailleurs de fonds encore inconnus (affaire qui ne se débloquera qu'à la fin de l'année). En tout état de cause, a ajouté M. VALERIO, il faut que MUSEVENI ait un partenaire favorable au Rwanda, car il a des problèmes politiques énormes à l'intérieur de l'Uganda.
 
M. VALTERIO préconise le sabotage de la Centrale électrique de la Ntaruka (C'est lui-même qui a fait toutes les installations de cette Centrale électrique) afin d'aider le FPR à prouver aux Rwandais moyens qu'il est encore là et que la guerre continue, afin que les sympathisants du FPR au Rwanda reprennent confiance.

Pour arriver d'une façon efficace au sabotage, et sans trop de peine, M. VALTERIO se servira des hommes à sa disposition dans la centrale électrique même. Le FPR devra procéder comme suit :
     - Entrée par le Lac Ruhondo
     - Détruire la distribution à l'étage
     - Détruire le poste de commande à l'étage
 
Ces dégâts seraient réparables dans 8 mois environ.

 

 

 

 

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